Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
blog d'aurelie
Archives
Publicité
24 janvier 2007

Little Miss Sunshine

Petite sorti ciné hier soir pour aller voir Little Miss Sunshine dans le cadre de la semaine du cinéma de Télérama. Vraiment génial je le conseille vivement. Le genre de film indépendant américain que j'adore qui casse les stéréothypes. Un film drôle, émouvant, loin de toutes conventions, des personnages vrais, des situations cocasses mais crédibles, un dynamitage des clichés. Et, surtout, on rit de bon coeur, j'en riait encore en rentrant a la maison, un film qui met de bonne humeur. Les gens dans la salle ont même applaudit a la fin du film.

Thérapie familiale en forme de road-movie… Une comédie américaine désopilante et inattendue.

« Je ne veux pas faire partie de votre famille ! Je vous hais ! » André Gide ? Pas du tout : Dwayne, asperge à frange de 17 ans, qui, à son corps défendant, est bel et bien le fils de ceux à qui il profère sa haine, M. et Mme Tout-le-monde en moins bien. En politique, la famille est aujourd’hui parée de toutes les vertus. Au cinéma comme en littérature, c’est plus compliqué, heureusement. Cette surprenante comédie américaine, réalisée par deux inconnus et écrite par un débutant.
Surprenante, car apportant finesse et originalité en partant d’une somme de conventions et de stéréotypes. Sur le papier, Little Miss Sunshine est la chronique cynique d’une famille de losers caractérisés : à chacun son problème, sa névrose, son obsession, son échec à ressasser ou à encaisser. Le père essaie en vain de vendre une méthode universelle de réussite en neuf points. L’oncle, chercheur spécialiste de Proust, a tenté de se suicider après avoir perdu à la fois son poste et son amant. La petite dernière s’est mis en tête de passer un concours de beauté pour fillettes en Californie, alors que sa silhouette rondouillarde lui interdit a priori tout espoir…
On craint une énième critique du rêve américain, typique du cinéma indépendant. On voit venir, en guise de morale, le mot d’ordre convenu, « be yourself », qui conclut hypocritement ce genre de charge. « Soyez vous-même », sous entendu : c’est aussi le meilleur moyen de rencontrer le succès, finalement. Mais le film propose autre chose, une échappée drolatique, une thérapie de groupe impromptue, sauvage et ambulante. Toute la famille Hoover est en effet forcée de cohabiter dans un van brinquebalant, transport le meilleur marché pour traverser l’Amérique et conduire la benjamine sur le lieu de son concours de mini-Miss, clou comique et monstrueux du film.
Les innombrables disputes à bord et incidents de parcours ne sont pas qu’une suite de répliques cuisantes et de gags – souvent efficaces. Ils participent de ce remarquable travail d’affinage des personnages auquel se livre la troupe d’acteurs. Greg Kinnear, le père pathétique, Toni Collette, la mère malmenée, Steve Carell (révélation comique de 40 ans, toujours puceau, l’année dernière), l’oncle suicidaire, et les autres, enfants compris, tous épatants, acquièrent les uns au contact des autres une humanité imprévisible dans semblable satire. Au point que Little Miss Sunshine peut, de loin en loin, faire l’effet d’un émouvant mélodrame sur les complexes familiaux en tout genre.
Cette fois, les perdants ne se transformeront pas en gagnants sur le fil ou par l’absurde, comme tant d’autres dans le cinéma américain. Mais ils découvriront les charmes insoupçonnés du hors-jeu. Une séquence récurrente montre la smala désaccordée poussant le van pour le faire redémarrer puis montant en marche, in extremis, avant de savourer à bord la réussite de cette opération casse-gueule. D’une contrainte sévère et humiliante (n’avoir même pas un véhicule en état de marche, comme tout Américain) découle une dynamique, un mouvement, une joie à être ensemble que nul chez les Hoover n’avait vu venir. Là réside l’aimable philosophie du film : le chaos peut tourner à la fête et la désunion faire la force. Rien ne va, et pourtant, soudain, tout roule.

18667455    135319__little_miss_sunshine_l   

sunshinevan    59327_cacb90ea21d4b506e76c8a75608a3b3f

59327_286f0e5a3771a5f50ea49e78cfcd010e

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité